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  • : LE TEMPS DES PYRAMIDES
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30 octobre 2006 1 30 /10 /octobre /2006 18:15

Pyramides, l'hypothèse des fausses pierres

(NB : je mentionne cette hypothèse parce qu'elle existe et non parce que j'y crois. Khufu)

"Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent", s'écriait Bonaparte lors de la campagne d'Égypte.  Il aurait pu ajouter : et vous narguent.  Car ces édifices érigés quelque 2500 ans avant notre ère par les Égyptiens pour exalter la grandeur de leurs pharaons ne défient pas que le temps.  Après tant de mystères concernant leur architecture, le secret même de leur construction résiste encore à la sagacité des spécialistes.

Nul ne peut en effet se vanter aujourd'hui d'avoir déterminé de quelle manière exactement des hommes qui ne connaissent ni le fer ni la poulie sont parvenus à hisser des blocs pesant plusieurs tonnes jusqu'à 146 mètres de hauteur. Certes, plusieurs thèses rivalisent pour expliquer un tel prodige, mais aucune ne remporte véritablement l'adhésion et la question demeure à l'heure actuelle toujours ouverte.

Et si l'explication était tellement simple que personne n'avait osé l'envisager sérieusement ? Par exemple, si les Égyptiens n'avaient pas taillé et convoyé les blocs, mais les avaient... coulés sur place ? Autrement dit, si les pyramides d'Égypte étaient bâties en pierres moulées ? Les maçons de l'époque auraient mélangé du sable ou de la poudre de pierre à un liant, avant de délayer la préparation, de la couler dans un moule, de la faire sécher, puis de démouler le bloc à son emplacement définitif. Ils auraient ainsi façonné chaque assise pierre par pierre et, sur la surface obtenue, auraient ensuite démoulé les blocs de l'assise supérieure. Voilà qui changerait tout.
Cette idée folle, un architecte l'a eue en examinant soigneusement la disposition des pierres de plusieurs pyramides. Son hypothèse, présentée dans un livre publié par les éditions Unic (Joël Bertho, La pyramide reconstituée), semble à première vue extravagante. II n'empêche, les premières analyses physicochimiques d'échantillons prélevés sur une pyramide égyptienne ne lui donnent pas tort. Incroyable ?

 


DES ÉLÉMENTS TROUBLANTS

 
Joël Bertho est celui par qui le scandale arrive. D'autant plus qu'il ne fait pas partie du sérail des égyptologues... Mais les pierres coulées, il connaît: architecte designer, il travaille en ce moment sur la conception du futur parc scientifique Univers Tropical, à Montpellier. Spécialiste du décor en trompe-l'oeil, il est bien placé pour savoir que l'apparence des matériaux n'en reflète pas toujours l'exacte nature.

Et qu'il est facile de faire passer du béton ou du mortier pour de la pierre taillée, aux yeux d'une personne non familiarisée avec les géopolymères. Quand on sait que les bâtisseurs des pyramides maîtrisaient la fabrication du plâtre et de certains mortiers et qu'ils savaient faire des briques en moulant de l'argile mélangée à de la paille, voilà qui donne un certain relief à son intuition.

C'est lors d'un voyage en Égypte que cet homme jovial a trouvé particulièrement intrigant l'agencement des blocs qui composent la pyramide de Chéops. Dans les parties de la Grande Pyramide épargnées par le temps, d'énormes pierres sont en effet assemblées avec une telle précision qu'une feuille de papier à cigarette ne pourrait se glisser entre elles. Leurs joints sont invisibles ; et leur ajustement, parfait, a dû demander un ciselage d'une grande précision.

Les artisans égyptiens sont même parvenus à faire coïncider des bords convexes et concaves. Une tâche très délicate, y compris pour les machines de découpe pilotées par ordinateur, précise Joël Bertho. L'état des pierres constitue un autre sujet d'étonnement. De fait, leurs angles restent nets et leurs arêtes tranchantes, tandis que leur surface est si lisse qu'elles ne semblent pas avoir été convoyées, mais apprêtées sur place.
Un petit nombre d'entre elles présentent deux stries parallèles dans lesquelles Joël Bertho voit des traces de coffrage. Pour l'architecte designer, le verdict paraît évident: « Cette facture évoque plus le mortier trituré ou balayé que la pierre taillée.


L'examen du dallage qui entourait la pyramide va achever de le convaincre. Les pierres en calcaire fin reposent sur le socle rocheux du plateau de Gisa. Or, leur bord inférieur épouse parfaitement le sol, au point d'en combler la moindre faille.

 

Pour reproduire en négatif aussi fidèlement le relief de leur support, il aurait fallu soulever plusieurs fois ces dalles monstrueuses pour les polir sur leur face inférieure et vérifier leur ajustement. Une tache bien fastidieuse, qu'aucune considération architecturale ne justifie. Mais si on coule du béton dans un moule posé sur le sol, la pierre liquide se glisse dans le moindre interstice...


Dernier élément troublant, chaque dalle possède sa propre hauteur. Une apparente négligence qui cadre mal avec un appareil de construction où tout serait calibré au millimètre près. Sauf si l'on envisage que l'assise supérieure compensait la disparité des niveaux par moulage. L'hypothèse laisse les égyptologues fort sceptiques.

 Pour Audran Labrousse, directeur de la mission archéologique française de Saqqarah, l'argument n'est même pas recevable. Selon le chercheur du CNRS, architecte de formation, cette assise reposait sur un sous-dallage plus grossier qui s'appuyait lui-même sur un "hérisson"- un mélange de petits cailloux et de boue égalisant la roche mère. « Les dalles sont de niveau irrégulier là où le sous-dallage apparaît, précise-t-il. Et l'activité sismique de la région peut également expliquer ces différences de niveau. »

 
UN PUZZLE DE 2 300 000 PIÈCES...

 
Joël Bertho souligne que la disposition des pierres des bâtiments est elle-même insolite. Les pyramides ne sont pas des empilements de cubes ou de parallélépipèdes droits. Les pierres présentent souvent des angles irréguliers, ce qui ne les empêche pas de s'emboîter parfaitement les unes dans les autres.

Il insiste aussi sur la complexité des imbrications, montrant que l'ajustement d'un ensemble de blocs repose parfois sur une seule pierre, de taille modeste, très anguleuse et de forme compliquée. De tels arrangements nécessitent de la part des bâtisseurs égyptiens un travail minutieux qui s'apparente à de la sculpture.

Or, la quantité de pierres mises en oeuvre pour édifier la pyramide de Chéops défie l'imagination : 2300000... Chacune pesant en moyenne de 2 à 3 tonnes, les plus lourdes, comme celles qui constituent le plafond de la chambre du roi, atteignant même plusieurs dizaines de tonnes.


Les égyptologues s'accordent à penser que la pyramide fut construite en une vingtaine d'années, sous le règne de Chéops (de son nom égyptien Khoufou). Les ouvriers auraient-ils pu prendre le temps de modeler chaque pièce de ce puzzle aux imbrications complexes? Audran Labrousse en est persuadé. Et s'enthousiasme :

« Imaginez la grande pyramide au temps de sa splendeur: un monument immatériel, d'un blanc éblouissant, coiffé d'un pyramidion doré renvoyant la lumière. Pour obtenir cet effet unique, le parement a dû faire l'objet de soins extraordinaires. La moindre épaufrure, le plus petit éclat dans la pierre a nécessité de l'évider, d'y incruster de façon invisible un raccord parfois pas plus gros qu'un timbre poste. Tout ce qui se voyait a été ravalé de façon parfaite. »

 

Si cette attention extrême ne s'étendait pas aux pierres dérobées à la vue, l'agencement de certaines d'entre elles n'en est pas moins admirable...


Jean-Pierre Adam, de l'Institut de recherche sur l'architecture antique, est plus définitif encore. Selon lui, l'hypothèse que la première merveille du monde soit faite de blocs en toc est une franche "guignolade" ! La preuve: on connaît parfaitement la provenance de chaque type de pierre utilisée par les Égyptiens. Celles de parement ont été extraites des carrières souterraines de Tourah, situées à quelques kilomètres. Elles recouvraient les pierres d'appui, un calcaire siliceux qui provient du plateau de Gîsa.

En outre, elles reposent sur des gradins dont la pierre jaune est de même origine. Quant au granite des chambres funéraires, il est issu des carrières d'Assouan, situées beaucoup plus au sud. Les ouvriers ont comblé les vides en déversant à l'intérieur de la pyramide les chutes de chantier (fragments de briques, gravats, boue, mortier ayant servi à faire les joints).

Rien ne dit cependant que cette hétérogénéité des matériaux, liée à leur fonction dans l'édifice, contredise la présence de pierre artifielle. Ne peut-on imaginer une combinaison de structures naturelles et synthétiques ?

 


ARTIFICIELLES ou NON ?

 
« Je ne vois pas pourquoi les Égyptiens se seraient compliqué la tâche en fabriquant de la pierre, alors qu'ils en avaient à revendre. Quant à leur outillage, même rudimentaire il était suffisant pour travailler la roche calcaire », tranche Jean-Claude Golvin, lui aussi architecte et directeur de recherche au CNRS (Institut Ausonius).

Les ouvriers égyptiens maniaient leviers et maillets en bois, pics et marteaux en basalte ou en dolérite ; les pierres étaient découpées à l'aide d'un mélange abrasif de sable et d'eau et d'une scie en cuivre, puis modelées avec un ciseau du même métal. Ces outils ont laissé des traces visibles sur les blocs des pyramides de Saqqarah...

De plus, des peintures murales comme celles de la tombe de Rekhmirê (chef des artisans au Nouvel Empire) nous éclairent sur la technique des Égyptiens. Elles ne laisseraient aucun doute sur les procédés employés.

« Pas sûr, rétorque Joël Bertho. On y voit des artisans mouler des briques de couleur beige. Or, ces dernières étaient généralement façonnées avec un limon du Nil noirâtre, répondant au nom de khemet. Pourquoi ne s'agirait-il pas ici de pierres artificielles? »


Qui a raison? L'analyse de la composition chimique et de la structure minéralogique des pierres des pyramides pourrait seule le dire. Un laboratoire est déjà sur la brèche.

 Commentaire d'Ahmosis

 

Je vous invite à lire le livre de Dormion intitulé (pour des raisons purement commerciales) La chambre de Khéops (quelques pages sur le sujet à la fin) et qui aurait dû se nommer Etude architecturale de la pyramide de Khéops.


Il apparaît clairement que les pierres ont été taillées et ajustées et qu'il y a des chevauchement dûs à des erreurs. Nous sommes bien en face de pierres taillées et non moulées. Davidovits est un malin. Ca se vend bien, mais ça ne tient pas la route. A classer au même rayon que les
extra-terrestres et les Atlantes (pour les pyramides).


Je suppose que les carrières que l'on trouve non loin des pyramides ont été creusées et évidées, puis remplies avec des déblais provenant des rampes, juste pour brouiller les pistes.
Quels malins ces Egyptiens !

Combien de temps pour que la pierre reconstituée puisse supporter une charge ? Trois semaines ? Plus ? Où est le gain de temps dans ce cas-là ?


Pour Khnoum et Amon, je n'ai pas abordé le sujet (Leclant a déjà signalé que la rivalité entre les deux dieux n'existe pas, puisque le dieu dont Amon a triomphé est Montou).

Nous n'avons pas des blocs sortis d'un moule, mais de tailles tout à fait variables. Par pitié des preuves, plus de théories ! Il y aurait de quoi remplir des bibliothèques entières avec les théories.

Il y a des traces de rampes à Gizeh, et les ouvriers (leurs squelettes du moins) présentent de telles déformations au niveau des vertèbres, qu'il est plus aisé de concevoir qu'ils se sont éreintés à tirer des pierres déjà fort pesantes et non les matériaux pour reconstituer des pierres.


Ca reste une hypothèse à démontrer. Jusqu'à preuve du contraire, c'est à ranger entre les théories des pyramidiots et les théories sérieuses de savants chevronnés.

 

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commentaires

O
Je suis étudiant en 3ème année d\\\'archéologie, et je ne pense pas que ce soit à ranger entre extraterrestres et autres atlanthéories...je te cite :<br /> "Combien de temps pour que la pierre reconstituée puisse supporter une charge ? Trois semaines ? Plus ? Où est le gain de temps dans ce cas-là ?" <br /> <br /> "Il y a des traces de rampes à Gizeh, et les ouvriers (leurs squelettes du moins) présentent de telles déformations au niveau des vertèbres, qu\\\'il est plus aisé de concevoir qu\\\'ils se sont éreintés à tirer des pierres déjà fort pesantes et non les matériaux pour reconstituer des pierres."<br /> <br /> Tu sais, des ouvriers ne travaillent pas juste sur un chantier dans leurs vie...et il faut savoir que porter des sacs de sable ou bien  haler des  grosses pierres, ça déforme le dos... Mais de toutes façon, cela ne veut rien dire : je suis archéologue, je ne hale pas de pierre de la journée, mais je pellete et je pioche assez souvent, mon dos doit en avoir des marques... D\\\'autre part, la main d\\\'oeuvre des chantiers royaux était faite en grande partie de paysans qui y travaillaient lors que les travaux des champs étaient impossibles, donc qui dis travaux des champs, dis dos en vrac (pour parler simple...) CQFD!<br /> <br /> En clair, ne donne pas ton avis sur un sujet, car des personnes ayant moins de connaissances à ce sujet peuvent te lire, et donc se forger une fausse idée... Laisse donc des personnes qualifiées discuter et critiquer les théories, on demande des années d\\\'études pour faire de la recherche, ce n\\\'est pas pour rien!!!<br />
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